ꕥ Le rythme du changement ꕥ

Cet article est le résultat d’une « réflexion » qui m’a traversée ce matin (dimanche 21 juin en fait 😉 ) pendant que je courrais. Je viens la poser ici, honnêtement en tout premier lieu pour moi. Parce qu’écrire me fait du bien, me permet de poser mes idées. De les clarifier, de les mettre en ordre. Et de ne pas les oublier. Car avec le temps, je remarque que bon nombre de mes « illuminations » finissent par être zappées, alors que remettre la main dessus, les relire, les réintégrer, me permettrait sûrement d’avancer mieux. Si ces pensées me font du bien, je me dis que cela peut aussi être le cas pour d’autres. Mais je ne prétends pas avec l’écriture de ce petit billet d’humeur détenir une vérité ou une connaissance supérieure aux autres. Je partage juste mes réflexions personnelles, mes pensées, mes cheminements. En toute simplicité.

Ce matin, je suis allée courir. J’ai souffert. J’ai eu mal. J’ai eu le point. J’ai dû m’arrêter, marcher, ralentir. Parfois, j’ai eu la motivation de continuer malgré l’inconfort, parfois j’ai accepté qu’il m’était nécessaire de ralentir ou de m’arrêter. Pourtant, ça faisait quelques temps que je courrais mes 10 km sans souffrir autant. Tout en transpirant et en maudissant les trop nombreux Hugo, verres de rouge et Amaretto Sour de la veille, je me suis rendu compte qu’en fait, cette course était une jolie métaphore de ce que j’essaie d’apprendre et d’accepter de la vie en ce moment. Pas un de ses apprentissages volontaires, mais plutôt de ceux qui s’imposent à toi quand tu es prêt(e) à les accueillir.

Depuis quelques semaines, je me sens vraiment bien. J’ai beaucoup amélioré mon alimentation, je réussis enfin à me motiver à boire beaucoup (de l’eau hein en principe 😂). Je fais du sport très régulièrement, sans pourtant être encore retournée au fitness. Je m’autorise à prendre du temps pour moi. Sans culpabilité. Je m’organise pour me dégager ce temps. Parce que non, ça ne tombe pas du ciel tout seul 😅. Et mon niveau d’énergie remonte en flèche.

C’est le moment où je peux vous sortir un discours de type « no pain no gain », « le positif attire le positif », « je suis à fond, je ne lâche rien, tout est dans la tête », etc. Mais non en fait. Bien sûr, je ne suis pas contre ces injonctions et ne les trouve fausses. Mais ce qui me dérange un peu, c’est le sentiment de totalité qui va souvent avec.

Quand on se lance dans quelque chose, on est parfois à fond et on aimerait croire (et souvent nous faire croire) qu’on peut progresser / installer cette habitude de manière linéaire, être au top tout le temps. Et j’ai l’impression que beaucoup de femmes comme moi, la trentaine, mamans, avec une carrière et/ou des projets personnels, un petit côté perfectionniste… tombent dans ce travers. T’es à fond ou t’es pas. Quand tu es à fond, tu te sens invincible, on te dit que tu es une « warrior », une « supermaman / superwoman », une « girl boss ». Pis quand tu lâches du lest sous la pression, ben tout ce qui te reste c’est la sensation d’échec. La comparaison avec celles dont tu CROIS qu’elles, elles y arrivent. Le sentiment de ne pas être assez.

Or, je sais que cette période « faste » ne va pas durer toujours. L’expérience de l’âge on dira ;-). A un moment donné, je vais ralentir le rythme sur une chose ou l’autre, faire une pause, arrêter, reprendre. Tout comme ce matin. J’ai couru. J’ai marché. Je me suis arrêtée. J’ai tenté de me débarrasser de ce point qui me sciait le côté gauche. Parfois je me suis battue contre lui, parfois je l’ai laissé être là et j’ai attendu. Comme dans la vie en fait. Parce que comme beaucoup de monde, j’ai souvent commencé de nouvelles routines, mis en place de nouvelles choses, voulu expérimenter des nouveaux chemins. Mais j’ai rarement réussi à ancrer tout ça dans la durée. Cette fois, j’ai l’impression que c’est différent. Mais ça, ça fera l’objet d’un autre article, quand je sentirai que ça sera le moment :-).

Ce qui change aujourd’hui pour moi, c’est :

De savoir que ça va arriver. Quand, on ne sait jamais. Nous ne sommes pas des robots. Nous sommes des êtres complexes. Et cycliques. Oui, cycliques. Pas linéaires ou exponentiels à l’infini. Nous sommes traversés, accompagnés, parfois portés, parfois terrassés, d’inspirations, de motivations, de coups de fatigue et de tout un tas de choses que nous ne maîtrisons pas et qui souvent ne nous appartiennent pas (et ça encore plus quand on a des enfants je trouve… disons que ça multiplie vachement les sources d’incertitudes) ;

Mais surtout : de l’accepter.

Parfois en réfléchissant. Ok, pourquoi est-ce que j’ai abandonné cette chose que je m’étais mise à faire ? Est-ce que j’ai envie de m’y remettre quand ça sera le moment ?

Et parfois simplement en accueillant le fait que c’est comme ça. Pour une raison ou une autre. Au final, il n’y a pas toujours d’analyse à faire. On a le droit d’en avoir marre, d’avoir trop. De ne plus être en phase avec ce truc qui pourtant nous a galvanisée quelques jours, semaines ou mois.

Et même si ce « truc », c’est un truc bien, sain, tendance ou autre.

Vous le savez. Je n’avais pas du tout un style de vie super malsain. Je ne fume pas, je bois très très occasionnellement, je ne dors pas trop mal (pour un parent de trois enfants encore jeunes s’entend). Mon alimentation était mezzo, mais pas la fin du monde non plus. Je ne faisais pas du tout de sport, puis je m’étais mise au fitness depuis quelques mois. Depuis des mois, des années, je voulais faire certains changements, mais ça finissait toujours par durer 2 semaines et revenir au statut quo. Et alors ? C’est que ce n’était pas le moment. Mais cette question du moment, je vous en reparlerai aussi en temps voulu.

En attendant, il me semble que je m’égare un peu. Ce que je voulais vous dire ici, c’est que toute impulsion est bonne à prendre. Toute envie de changement, d’amélioration doit être suivie. Mais peut-être que ça ne marchera pas. Ou pas maintenant, tout de suite. Ou pas aussi bien que tu le pensais. Ou pas aussi longtemps. Et alors ? Parfois il y a des petits pas qu’on fait dans la bonne direction (quelle que soit cette direction), sans vraiment s’en rendre compte. Ils préparent discrètement le futur changement. Mais on ne les voit pas. Ils sont là pourtant et un jour ils prendront tout leur sens.

D’ici là, arrêtons de croire que certaines personnes sont – contrairement à nous – tout le temps au top sur tout. Peut-être qu’elles sont dans une bonne phase, peut-être qu’elles ne vous montrent pas tout (et oui, chacun est libre de montrer ce qu’il veut, dans la vie comme sur les réseaux sociaux au final. Arrêtons aussi un peu de reprocher aux autres la vie qu’ils peuvent/veulent nous montrer. A nous d’avoir notre sens critique). Gardons un peu de recul. Sachons profiter de nos bonnes phases (oui oui, elles finissent par arriver, mais parfois ça prend un peu de temps :-P), sachons accepter nos moins bonnes phases comme une partie normale et nécessaire du processus et pas comme un échec ou un manque quelconque. Gardons un œil sur les autres s’ils peuvent nous inspirer, nous motiver. Pas pour les jalouser – même sans le vouloir – et nous tirer nous-mêmes vers le bas.

Bon allez, j’arrête de philosopher et je vais aller faire ce qui est vraiment important dans la vie : Trouver quoi cuisiner à midi, parce qu’à 1km d’ici, la cloche de l’école est en train de sonner 😉

Prenez soin de vous !

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