ꕥ Le rythme du changement ꕥ

Cet article est le résultat d’une « réflexion » qui m’a traversée ce matin (dimanche 21 juin en fait 😉 ) pendant que je courrais. Je viens la poser ici, honnêtement en tout premier lieu pour moi. Parce qu’écrire me fait du bien, me permet de poser mes idées. De les clarifier, de les mettre en ordre. Et de ne pas les oublier. Car avec le temps, je remarque que bon nombre de mes « illuminations » finissent par être zappées, alors que remettre la main dessus, les relire, les réintégrer, me permettrait sûrement d’avancer mieux. Si ces pensées me font du bien, je me dis que cela peut aussi être le cas pour d’autres. Mais je ne prétends pas avec l’écriture de ce petit billet d’humeur détenir une vérité ou une connaissance supérieure aux autres. Je partage juste mes réflexions personnelles, mes pensées, mes cheminements. En toute simplicité.

Ce matin, je suis allée courir. J’ai souffert. J’ai eu mal. J’ai eu le point. J’ai dû m’arrêter, marcher, ralentir. Parfois, j’ai eu la motivation de continuer malgré l’inconfort, parfois j’ai accepté qu’il m’était nécessaire de ralentir ou de m’arrêter. Pourtant, ça faisait quelques temps que je courrais mes 10 km sans souffrir autant. Tout en transpirant et en maudissant les trop nombreux Hugo, verres de rouge et Amaretto Sour de la veille, je me suis rendu compte qu’en fait, cette course était une jolie métaphore de ce que j’essaie d’apprendre et d’accepter de la vie en ce moment. Pas un de ses apprentissages volontaires, mais plutôt de ceux qui s’imposent à toi quand tu es prêt(e) à les accueillir.

Depuis quelques semaines, je me sens vraiment bien. J’ai beaucoup amélioré mon alimentation, je réussis enfin à me motiver à boire beaucoup (de l’eau hein en principe 😂). Je fais du sport très régulièrement, sans pourtant être encore retournée au fitness. Je m’autorise à prendre du temps pour moi. Sans culpabilité. Je m’organise pour me dégager ce temps. Parce que non, ça ne tombe pas du ciel tout seul 😅. Et mon niveau d’énergie remonte en flèche.

C’est le moment où je peux vous sortir un discours de type « no pain no gain », « le positif attire le positif », « je suis à fond, je ne lâche rien, tout est dans la tête », etc. Mais non en fait. Bien sûr, je ne suis pas contre ces injonctions et ne les trouve fausses. Mais ce qui me dérange un peu, c’est le sentiment de totalité qui va souvent avec.

Quand on se lance dans quelque chose, on est parfois à fond et on aimerait croire (et souvent nous faire croire) qu’on peut progresser / installer cette habitude de manière linéaire, être au top tout le temps. Et j’ai l’impression que beaucoup de femmes comme moi, la trentaine, mamans, avec une carrière et/ou des projets personnels, un petit côté perfectionniste… tombent dans ce travers. T’es à fond ou t’es pas. Quand tu es à fond, tu te sens invincible, on te dit que tu es une « warrior », une « supermaman / superwoman », une « girl boss ». Pis quand tu lâches du lest sous la pression, ben tout ce qui te reste c’est la sensation d’échec. La comparaison avec celles dont tu CROIS qu’elles, elles y arrivent. Le sentiment de ne pas être assez.

Or, je sais que cette période « faste » ne va pas durer toujours. L’expérience de l’âge on dira ;-). A un moment donné, je vais ralentir le rythme sur une chose ou l’autre, faire une pause, arrêter, reprendre. Tout comme ce matin. J’ai couru. J’ai marché. Je me suis arrêtée. J’ai tenté de me débarrasser de ce point qui me sciait le côté gauche. Parfois je me suis battue contre lui, parfois je l’ai laissé être là et j’ai attendu. Comme dans la vie en fait. Parce que comme beaucoup de monde, j’ai souvent commencé de nouvelles routines, mis en place de nouvelles choses, voulu expérimenter des nouveaux chemins. Mais j’ai rarement réussi à ancrer tout ça dans la durée. Cette fois, j’ai l’impression que c’est différent. Mais ça, ça fera l’objet d’un autre article, quand je sentirai que ça sera le moment :-).

Ce qui change aujourd’hui pour moi, c’est :

De savoir que ça va arriver. Quand, on ne sait jamais. Nous ne sommes pas des robots. Nous sommes des êtres complexes. Et cycliques. Oui, cycliques. Pas linéaires ou exponentiels à l’infini. Nous sommes traversés, accompagnés, parfois portés, parfois terrassés, d’inspirations, de motivations, de coups de fatigue et de tout un tas de choses que nous ne maîtrisons pas et qui souvent ne nous appartiennent pas (et ça encore plus quand on a des enfants je trouve… disons que ça multiplie vachement les sources d’incertitudes) ;

Mais surtout : de l’accepter.

Parfois en réfléchissant. Ok, pourquoi est-ce que j’ai abandonné cette chose que je m’étais mise à faire ? Est-ce que j’ai envie de m’y remettre quand ça sera le moment ?

Et parfois simplement en accueillant le fait que c’est comme ça. Pour une raison ou une autre. Au final, il n’y a pas toujours d’analyse à faire. On a le droit d’en avoir marre, d’avoir trop. De ne plus être en phase avec ce truc qui pourtant nous a galvanisée quelques jours, semaines ou mois.

Et même si ce « truc », c’est un truc bien, sain, tendance ou autre.

Vous le savez. Je n’avais pas du tout un style de vie super malsain. Je ne fume pas, je bois très très occasionnellement, je ne dors pas trop mal (pour un parent de trois enfants encore jeunes s’entend). Mon alimentation était mezzo, mais pas la fin du monde non plus. Je ne faisais pas du tout de sport, puis je m’étais mise au fitness depuis quelques mois. Depuis des mois, des années, je voulais faire certains changements, mais ça finissait toujours par durer 2 semaines et revenir au statut quo. Et alors ? C’est que ce n’était pas le moment. Mais cette question du moment, je vous en reparlerai aussi en temps voulu.

En attendant, il me semble que je m’égare un peu. Ce que je voulais vous dire ici, c’est que toute impulsion est bonne à prendre. Toute envie de changement, d’amélioration doit être suivie. Mais peut-être que ça ne marchera pas. Ou pas maintenant, tout de suite. Ou pas aussi bien que tu le pensais. Ou pas aussi longtemps. Et alors ? Parfois il y a des petits pas qu’on fait dans la bonne direction (quelle que soit cette direction), sans vraiment s’en rendre compte. Ils préparent discrètement le futur changement. Mais on ne les voit pas. Ils sont là pourtant et un jour ils prendront tout leur sens.

D’ici là, arrêtons de croire que certaines personnes sont – contrairement à nous – tout le temps au top sur tout. Peut-être qu’elles sont dans une bonne phase, peut-être qu’elles ne vous montrent pas tout (et oui, chacun est libre de montrer ce qu’il veut, dans la vie comme sur les réseaux sociaux au final. Arrêtons aussi un peu de reprocher aux autres la vie qu’ils peuvent/veulent nous montrer. A nous d’avoir notre sens critique). Gardons un peu de recul. Sachons profiter de nos bonnes phases (oui oui, elles finissent par arriver, mais parfois ça prend un peu de temps :-P), sachons accepter nos moins bonnes phases comme une partie normale et nécessaire du processus et pas comme un échec ou un manque quelconque. Gardons un œil sur les autres s’ils peuvent nous inspirer, nous motiver. Pas pour les jalouser – même sans le vouloir – et nous tirer nous-mêmes vers le bas.

Bon allez, j’arrête de philosopher et je vais aller faire ce qui est vraiment important dans la vie : Trouver quoi cuisiner à midi, parce qu’à 1km d’ici, la cloche de l’école est en train de sonner 😉

Prenez soin de vous !

Mon téléphone, les réseaux sociaux et moi

Celles qui me suivent sur les réseaux sociaux savent que j’ai décidé mercredi soir de faire une petite pause d’Instagram pendant 4 jours.

Ce n’était pas planifié du tout. C’est une envie, un besoin, qui s’est contre toute attente imposé à moi d’un moment à l’autre. Ne nous mentons pas, cela fait des semaines, voire des mois, que je sais que j’ai un problème avec mon téléphone. Toujours à portée de main, presque greffé à mon corps, il me sert à tout : il me réveille, me donne la météo du jour, des idées de repas, des nouvelles (importantes ou pas) de ce qui se passe dans le monde ou près de chez moi, me permet de communiquer avec mes amies, de photographier, de faire des achats et tellement d’autres choses encore.

Comme tous les possesseurs d’iPhones, ça fait un moment que je peux monitorer mon temps d’écran. Savoir exactement où je passe – ou je perds devrais-je plutôt dire – le plus de temps. Mais ça fait des mois que je l’ignore. J’ai désactivé bien vite les limites de temps par application que mon mari avait installées. Et je fermais bien fort les yeux sur ce fameux temps d’écran, encore plus fort que sur mes relevés de carte de crédit 😉 . Je pense que ça s’appelle du déni, ni plus ni moins. Je n’avais pas le courage d’affronter cette mauvaise habitude.

Mon activité la plus chronophage sur ce petit écran, ce sont les réseaux sociaux et en particulier Instagram, où « j’anime » depuis bientôt 2 ans et demi mon compte public, d’où ce blog est né. C’est une « activité » pour moi, une échappatoire pourrait-on sûrement dire, à un quotidien de maman qui tourne trop autour des enfants et des tâches ménagères. Le temps que j’y investi est colossal. Je n’en retire aucun revenu. Je reçois parfois des articles gratuitement et j’en suis presque mal à l’aise, tout en ressentant une certaine gratification. Mais quid du ratio investissement vs. bénéfices (je ne parle pas de « bénéfices » uniquement dans le sens monétaire, mais en gros, est-ce que la satisfaction générale que j’en retire est dans un rapport proportionné au temps que j’y investi) ?Parce qu’au-delà de cette « activité », je profite d’être sur Instagram pour lire des posts, regarder des stories, suivre de nouveaux comptes, chercher de l’inspiration… et le temps passe… 10 minutes par-ci, 3 minutes par-là, du lever au coucher, de la cuisine à la salle-de-bain en passant par la chambre de mes enfants. Souvent. Trop souvent. Tout le temps. La semaine en particulier.

Pourtant, j’ai l’impression qu’Instagram m’apporte quelque chose. C’est un lien avec l’extérieur pour moi qui suis à la maison et parle essentiellement avec des humains de moins de 8 ans. Je me sens utile quand mes partages vous plaisent ou vous aident. J’aime y chercher de l’inspiration. Echanger. Oui mais. Est-ce que ça justifie tout le temps que j’y passe (honnêtement, je ne partagerai pas ici mon temps d’écran moyen, ni mon pic le plus important, parce que j’en ai clairement honte !!).

Pourquoi maintenant ?

LE moment

Mercredi 13 novembre, l’après-midi, je suis chez une amie proche, nous nous connaissons depuis l’école primaire. Ni elle, ni son mari, ne sont présents sur les réseaux sociaux. Ils ne l’ont jamais été. Et ce ne sont pas des ermites 😉 ! Juste des personnes comme vous et moi, mais qui n’y voient aucun intérêt. Nous avons une discussion de mamans sur l’âge auquel donner à un enfant son premier téléphone, les dangers des réseaux sociaux, l’accès facilité à la pornographie, le cyberharcèlement. Pendant cette discussion, je me dis intérieurement qu’elle sera bien plus crédible que moi envers ses filles quand elle tentera de leur expliquer que posséder un téléphone portable n’est pas vital à 11 ans et qu’il faut utiliser les réseaux sociaux avec modération, voire préférablement en rester éloigné(e)s aussi longtemps que possible.

Et puis nous parlons d’Instagram. Elle ne connaît pas mon « activité » sur ce réseau, ce que j’y partage, le temps que j’y passe. Je lui explique que j’ai commencé à être active sur ce réseau au départ pour chercher de l’inspiration (pour la chambre de bébé d’Inès). Qu’on y voit et trouve tellement de choses intéressantes.

Et là elle dit quelque chose qui, pour la première fois depuis tous ces mois où je n’avais pourtant devant moi que des raisons évidentes pour me dire qu’il fallait prendre un peu de recul par rapport à mon utilisation, marquera mon esprit. Quelque chose de tellement anodin, tellement simple et évident. Sans aucune intention de vouloir me convaincre de quelque chose, en quelque sorte c’était juste une pensée qu’elle a exprimé tout haut :

Mais au final, si tu ne vois pas cette chose qui t’inspire, ce nouvel objet, ce nouveau livre ou autre… est-ce que ça change réellement quelque chose ? Ta vie en est-elle impactée de manière significative ?

Le déclic

Sur le coup, je suis passée outre. Mais toute la soirée, cette phrase résonne dans ma tête. Ma tête qui pense tout le temps, qui ne s’arrête jamais. Elle a dit quelque chose d’important. Alors j’y pense, encore et encore, je me représente plein d’exemples concrets : cette super activité bricolage pour les enfants, ce magnifique livre, cet objet déco, ces jolies boucles d’oreilles. Si mes yeux n’étaient jamais tombés sur ces choses sur Instagram, aurais-je loupé quelque chose de crucial ? Ont-ils changé, amélioré ma vie de façon significative et durable ? Et la réponse est évidente : NON.

Le test

Alors que j’ignore le problème depuis longtemps, que – soyons clairs – je suis accro à mon téléphone (à tel point que quand je le pose plus de quelques minutes, ma fille de 2 ans vient spontanément me l’apporter), tout d’un coup je ressens le besoin impérieux de me tester. Je ne vais pas jeter mon téléphone au fin fond de la cave pendant plusieurs jours, mais je veux supprimer l’application Instagram, ne plus du tout y accéder jusqu’à la fin du week-end (4 jours donc) et voir « ce que ça me fera ». J’explique brièvement la chose sur mon compte (parce que oui, oui, quand tu disparais soudainement, quelques personnes se posent des questions. Et puis j’ai des projets en cours, je ne veux pas disparaître comme ça sans rien dire) et je supprime la fameuse application. Je me sens grisée. Et je n’en sors tellement jamais que je me demande bien quel mot de passe il me faudra utiliser quand je me reconnecterai.

Et alors ?

L’automatisme

J’avais vu un reportage sur les « drogués » du smartphone et je savais qu’ils pouvaient ressentir un manque comparable à quelqu’un qui se sèvre d’une drogue. En l’occurrence, je n’ai pas supprimé le téléphone, mais il est « moins attrayant » à consulter sans cesse puisque la météo ou les nouvelles ne changent quand même pas toutes les 4 minutes.

Les deux premiers jours, voilà ce que j’ai constaté : prendre mon téléphone et le « vérifier » est un besoin presque incontrôlable. Quoi que je fasse, j’ai cette envie irrépressible d’activer mon écran. Je cherche l’appareil des yeux. Si je ne le trouve pas, je dois partir à sa recherche sur le champ. Sauf que comme je suis en pleine réflexion sur le sujet, j’y suis beaucoup plus attentive, en bref je suis carrément consciente de ces comportements que je répète depuis des mois. Et je me rends compte à quel point ça n’a pas de sens. Qu’est-ce qui est si important pour requérir mon attention immédiate des dizaines de fois par heure ?

Il y a quelques semaines déjà, j’avais déplacé l’icône Instagram de la première à la dernière « page » de mon téléphone. Ce qui ne m’empêchait absolument pas de la consulter de manière compulsive. Donc pendant 2 jours au moins, je me retrouve à activer mon téléphone totalement machinalement et faire défiler les 3 premières « pages » pour me retrouver sur la dernière. Ah mais oui, Instagram n’est plus là. Je le fais AUTOMATIQUEMENT dès que j’active mon téléphone. Au secours.

Le manque

Le premier jour, je pense à ce résultat de concours auquel j’ai participé et qui doit avoir été publié. A telle ou telle chose qui doit se passer sur les réseaux sociaux. Je ressens un petit manque, mais bien, bien plus léger que ce à quoi je m’attendais. Je me retrouve devant certains petits moments de la journée où j’ai juste envie de prendre une photo et la partager en story. Mais pourquoi ce réflexe ? Est-ce que « ce » moment intéressera vraiment les gens ? Est-ce que ça peut leur apporter quelque chose ? Est-ce que je ne ferais pas mieux d’utiliser la minute que ça me prendrait à observer ce moment et à me réjouir de ce qu’il m’apporte à moi ? Sans rien plus ?

Les questionnements

Instagram…

Les jours passent et ça devient évident. Au début de cette « expérience », je ne pensais pas questionner ma présence en tant que telle sur les réseaux sociaux, mais plutôt mon utilisation. Vivre le manque pour réussir à penser à une façon de mieux « cadrer » mon activité dans le futur. Mais ça a amené beaucoup plus de questionnements que je m’y attendais.

Sur la légitimité de ma présence, ce que ça m’apporte vraiment, le bon équilibre à trouver bien sûr. Le fameux rapport temps/bénéfices. Mais c’est allé plus loin encore.

Je me suis entre autres rendu compte qu’Instagram et les comptes que je suis comme « inspiration » (majoritairement donc des comptes dont l’esthétique me plaît ou qui traitent de déco, de littérature enfantine, etc.) avaient un effet pervers sur moi. En lien avec le fait que je suis quelqu’un dont le cerveau est en continuelle ébullition, qui peine à profiter de l’instant présent, qui est souvent en train de penser, à la suite, à plus tard, au prochain changement, au prochain anniversaire, etc. Instagram est une source continuelle et inépuisable de nouveauté. Autant de nouvelles idées à la minutes, autant de nouveaux projets que j’aimerais réaliser, de nouvelles habiletés que j’aimerais développer. Alors je crois que ma conclusion est la suivante : Instagram surmène mon cerveau en ébullition, réveille tout le temps ma multi-potentalité, aggrave ce phénomène de dispersion présent chez moi quand j’ai envie de faire trop de choses au même moment, que je m’éparpille, peine à fixer mes priorités et me sens dépassée par des choses que j’ai moi-même initiées, toute seule comme une grande. « A l’insu de mon plein gré » comme on dit (enfin, en réalité c’est Richard Virenque qui l’a dit).

… et tout le reste

Samedi, je passe 3 heures dans le train. Seule, sans Instagram. J’ai pris un livre, des écouteurs, je n’ai pas peur d’affronter ce trajet sans mon réseau social préféré. Je consulte mon temps d’écran des derniers jours. Je vois que la part des réseaux sociaux a diminué. Mais je suis allée plus souvent sur FB que d’habitude. J’étudie les autres applications qui apparaissent dans la liste, j’observe mes gestes. Où se dirigent mes doigts quand j’active mon téléphone ?

Cela fait déjà quelques mois que j’ai supprimé toutes mes photos personnelles de FB, que j’ai fait le tri dans mes « amis ». Mais sans Instagram, je me retrouve à scroller sans but sur FB plus souvent que nécessaire. Je ne peux pas supprimer mon compte car ma page de The Happily Tired Mama y est liée. Mais je veux aller plus loin. Je veux vider mon feed autant que possible, pour que mon cerveau se rappelle qu’il est inutile d’aller ouvrir FB, car il n’y aura (presque) plus rien à voir.

Et ces autres applications ? Trois ou quatre pour des « news », sans parler de deux pour les news people. Mêmes dépêches, mêmes nouvelles, mais je les checke quand même toutes régulièrement, sait-on jamais… Deux applications météo, trois de petites annonces (j’aime bien regarder les petites annonces immobilières, on ne sait jamais 😛 ), cinq ou six de shopping en ligne, etc. Ah le shopping en ligne. Je suis tellement rapide que je peux t’acheter presque toute en quelques petites minutes. Ah tiens, je vois une photo d’enfants dans la neige sur Instagram. Ma deuxième a besoin de bottes de neige. Hop Zalando, hop critères et autres filtres, hop c’est commandé. Autant de doublons ou d’applications dont je n’ai pas (franchement) besoin. Si elles disparaissaient, je ne le verrais même pas, mais pourtant mes doigts cliquent dessus, « juste pour voir »… sans but, sans raison.

Et ensuite ?

Les diverses applications

Samedi soir, jour 3, je suis dans le train et j’ai envie de faire le grand ménage. Je décide de supprimer un max d’application sur lesquelles je vais régulièrement, mais qui ne m’apportent rien. Je fais donc le tri dans mes applis de news, je supprime celles de news people. Je fais aussi le grand ménage sur les applis de shopping en ligne et j’en supprime une grosse majorité (Zara, Zalando, H&M & Co. Pour le moment, j’ai juste gardé la Redoute parce que j’ai un panier de « prêt » pour le Black Friday 😛 ). Je me dis que si j’ai besoin de commander quelque chose, alors je dois « faire l’effort » d’allumer mon laptop. J’ai le sentiment de commander souvent des choses trop rapidement ou dans des moments d’ennui. C’est inutile, je gaspille de l’argent et du temps. J’ai aussi supprimé les applications type LinkedIn et autres… honnêtement, ça ne me servait à rien pour le moment 😛 ! J’y suis allée vraiment fort, mais c’est ce que j’ai envie de faire pour le moment.

Résultat, j’ai nettement moins d’apps qui apparaissent sur mon écran, donc moins de tentations d’aller « vite regarder » des trucs inutiles. Mon téléphone reste plus tranquille, il a encore presque 50% de batterie en fin de journée, alors qu’avant je devais déjà parfois le recharger dans l’après-midi.

Facebook

Gros ménage sur FB aussi. Je voulais supprimer toutes mes photos (il n’y a plus que des photos « non personnelles », mais pas mal quand même), mais il faut le faire une par une, j’ai renoncé. Par contre, j’ai supprimé tous mes amis (de toute manière, je ne publiais plus rien à part certains partages), tous les groupes, toutes les pages que je suivais. Il y avait beaucoup de doublons avec Instagram. Et à nouveau, je me demandais chaque fois : si je ne vois plus les posts de cette personne/page, est-ce que ça va vraiment me manquer ? Depuis le temps, je sais où aller voir si je cherche des bons conseils en matière de littérature, d’aromathérapie, et autres. Autant ne pas perdre de temps à lire tout ce qui apparaît sur le feed. Parce que quand « c’est là », je lis ! Donc pour l’instant, je peux aller scroller tout ce que je veux, mon FB est pratiquement vide ! Et c’est un sentiment vraiment agréable ! Rien à voir avec la peur du vide !

Et Instagram ?

Je me demande ce qui va se passer une fois que j’aurai réinstallé l’application. Comment arriver à cadrer correctement mon temps ? Tant que je sais que l’application n’est pas là, ça va. Je ne ressens plus le besoin de prendre mon téléphone partout. Je l’active encore régulièrement pendant la journée, mais beaucoup moins.

Il est dimanche, 19h30 et honnêtement j’ai presque peur du nombre de messages suite aux stories de mercredi soir expliquant ma démarche. Du temps que je vais passer à répondre. Honnêtement, j’aurais envie de prolonger l’expérience encore quelques jours, mais je me suis engagées à certaines choses.

Voilà ce que j’ai déjà décidé : faire un gros tri dans mes abonnements

  • retirer les comptes seulement « esthétiques » ou qui ne me sont pas « utiles » (genre, je ne construis pas de maison, je ne rénove pas de maison. Autant arrêter de regarder des comptes sur ces thèmes qui me donnent juste envie de changer des choses et m’empêchent parfois d’apprécier ce que j’ai, car je pense à ce qui me plairait encore plus, mais que je ne peux raisonnablement pas avoir… Si un jour ça change, alors il sera temps de s’intéresser à ce genre de comptes pour une bonne raison) ;
  • faire le tri dans les comptes « doublon ». Typiquement, vous savez que je suis fan de littérature enfantine. Je pense que je suis une dizaine de comptes sur ce thème. Autant d’idées, d’inspiration, de livres que j’ai envie d’acheter. Je vais garder les un ou deux comptes que je préfère et le reste, à la trappe. La seule raison est l’envie de me protéger plus. Aucun lien avec la qualité des comptes ;
  • supprimer les comptes que je suis parce qu’ils exercent une certaine « fascination » sur moi. Alors je suis d’accord que ça craint, mais je pense que ça arrive à un certain nombre d’entre nous. Il y a des comptes que je suis pour des raisons que je n’arrive même pas à m’expliquer. La famille parfaite, la femme de footballeur qui a tout… enfin bref, pas besoin de faire un dessin. C’est de la pure « curiosité », un peu déplacée. Des comptes qui ne m’apportent strictement rien, à part une espèce de fascination stupide digne de la téléréalité que je ne regarde pas. Alors ouste tout ça, je n’en ai clairement pas besoin ;
  • supprimer certains comptes que j’ai suivi en retour. Ce point est le plus « délicat » pour moi. Relativement à mes débuts, quand quelqu’un se mettait à me suivre, j’allais voir son compte et je le suivais aussi si je le trouvais « sympa ». Je le faisais vraiment comme une sorte de respect, quelqu’un s’intéresse à moi, donc moi je vais aussi m’intéresser à lui/elle. Du coup, je dois avoir des dizaines de comptes comme ça auxquels je suis abonnée et dont je ne vois certainement pas grand chose… C’est délicat, car il y a probablement un bon nombre de personnes qui me suivent encore. Je ne voudrais pas que mon « unfollow » passe pour un manque de respect. Mais je dois prendre ce risque. A celles qui me liront ici, n’y voyez rien de personnel. A celles qui décideront de « unfollow » en retour, pas de souci. Le nombre est un nombre, même s’il fait plaisir et paraît gratifiant, ce n’est pas une fin en soi.

Il y a donc encore pas mal de questions ouvertes pour le moment. Mais la machine est lancée, la réflexion est là, à voir ce que j’en ferai. Si certaines d’entre vous ont réussi à limiter de manière efficace leur consommation de réseaux sociaux (et de smartphone en général), je suis toute ouïe pour vos astuces !

* * *

J’espère que cet article vous aura été utile ! Si vous avez des questions, n’hésitez pas !

Prenez soin de vous !

La mère, la femme, l’amie que je suis.

Je suis la mère qui aime que ses enfants soient bien peignés, bien habillés. Coordonnés même pour les grandes occasions si possible.

Celle qui anticipe les moments où on pourrait être pris en famille en photo pour éviter que son mari soit en noir, elle en bleu et les filles encore en trois autres couleurs.

Je suis la mère qui réfléchit aux anniversaires des mois en avance, qui planifie chaque détail et dépense une énergie folle à organiser chaque fête. Celle qui aime envoyer des cartons d’invitations bien réels, par la Poste, avec un joli timbre si possible.

Je suis la mère qui fait du pain maison, des yaourts, achète en vrac et à la ferme, bio, suisse, local. Celle qui achète du lait bio en bouteille en verre consignées. Qui fait des confitures avec de jolies étiquettes.

Celle qui réfléchit aux cadeaux les plus adaptés, qui achète du joli papier d’emballage et du ruban en satin. Qui achète des livres pour enfant qui ont un sens et dont le contenu est bienveillant.

Celle qui fait son liniment, son savon pour les mains, sa lessive et tous ses produits ménagers. Qui utilise des shampoings solides et du savon d’Alep.

Je suis la mère qui réfléchit aux goûters qu’elle propose à ses filles, qui utilise des remèdes naturels autant que faire ce peut. Qui va amener sa fille à l’école en vélo au lieu de prendre la voiture.

Celle qui fait poser ses filles pour les photos de fin d’année et envoie des cartes de vœux par la Poste. Celle qui aime encore écrire de « vraies » cartes postales à la main.

Je suis la femme qui aime que tout soit rangé chez elle, surtout quand elle reçoit. Qui aime faire des belles tables et dresse les couverts et les verres avec un torchon en tissu pour ne pas faire de marques de doigts. Celle pour qui tout doit être prêt quand les invités arrivent.

Je suis la femme qui ne prend pas le temps de se maquiller tous les jours, mais qui aime avoir toujours les ongles vernis.

Celle qui n’aime pas porter plus de trois couleurs, achète ses habits dans les grandes enseignes de fast fashion, mais aime les sacs de luxe et les lunettes de soleil de marque.

Je suis la femme qui aime aider les autres, leur rendre service et partager avec eux.

Celle qui aime que sa voiture soit propre, surtout quand elle doit prendre quelqu’un avec.

Je suis la femme qui aime les intérieurs minimalistes, mais chaleureux. Celle qui préfère quand tout est accordé, lisse et aligné.

Je suis cette femme qui a confiance en ses capacités, en ses talents et en son intelligence.

Je suis l’amie qui écrit des messages aux anniversaires. Qui se met des rappels pour le déménagement de X, l’opération du fils de Y ou le cadeau de naissance du bébé du collègue de son mari.

Celle qui s’intéresse à beaucoup de choses. Tout le temps. Qui aimerait lire et apprendre sur tout, qui aimerait savoir coudre, tricoter et crocheter. Cuisiner et pâtisser. Repeindre des murs, poser du carrelage et faire des trous à la perceuse. Apprendre à parler italien. Organiser des sorties au resto avec son amoureux pendant que les enfants sont gardés par une baby-sitter. Regarder avec gratitude ses filles jouer paisiblement toutes les trois pendant des heures. Celle qui aimerait appeler ses grands-mamans toutes les semaines, aller les voir plus souvent. Organiser au moins une fois par an une rencontre avec ses cousins. Passer plus de temps de qualité avec ses enfants. Prendre plus de temps pour elle. Dire merci à ceux qui l’aident. Planifier ses repas et ses courses à l’avance. Faire du batch cooking.

Voilà. Tous ces détails sont vrais. Tu as peut-être appris des choses sur moi. Tu vois ces aspects de moi sur les réseaux sociaux ou dans la vie de tous les jours. Tu penserais peut-être que ma vie ressemble à ça tout le temps, si je ne choisissais pas de partager aussi d’autres moments, moins parfaits et moins jolis. Mais je ne partage pas tout. Je garde pour moi certains moments encore plus beaux, mais aussi certains moments encore plus difficiles.

Je suis la mère qui a beaucoup de bonnes intentions, mais qui les oublie la plupart du temps parce qu’elle est fatiguée, lasse, usée. Celle qui crie trop souvent ou qui dit des phrases qu’elle regrette à peine elles ont passé seslèvres.

Celle qui fait trop de choses à la place de ses enfants parce que comme ça, ça sera plus vite fait. Celle qui ne se laisse pas aider beaucoup parce qu’elle ne peut pas s’empêcher de le voir comme un signe de faiblesse.

Je suis la mère dont la famille est bien habillée sur les photos, mais qui n’aime pas se voir dessus quand même, celle qui retouche sa ride du lion sur la photo des cartes de vœux de fin d’année (si si et j’assume totalement !).

Celle qui aimerait profiter de l’instant présent, mais dont l’esprit pense toujours à plus tard, à plus loin, à après.

Celle qui passe tout son temps avec ses enfants et qui pourtant est rarement réellement disponible pour eux. Qui élève la voix trop souvent pour des bricoles.

Je suis la mère qui achète du pain aux graines à la boulangerie et en même temps deux boules de Berlin mangées en cachette de ses enfants. Celle qui achète aussi des cordons-bleu industriels et autres produits suremballés. Celle qui parfois ne met plus les pieds au magasin vrac et à la ferme pendant deux mois et qui fait toutes ses courses en supermarché. Qui du coup achète du lait en bouteilles plastique, du pain emballé et du jambon en barquette.

Celle dont le sol de la voiture est rempli de miettes, de terre, d’herbes, de petits cailloux et les vitres pleines de traces de doigts.

Je suis la mère qui aimerait être à jour dans les albums-photos de ses filles, mais qui a en réalité des années de retard. Celle qui aimerait leur faire une jolie boîte à souvenirs, mais qui a une malle en plastique remplie de fouilli et de dessins non datés.

Je suis la femme qui fait très attention à ce qu’elle met sur sa peau, mais qui utilise encore du maquillage pas clean du tout. Celle sur qui tu peux compter pour utiliser les produits miniatures pas clean des hôtels, tu sais, le Bulgari au thé blanc ou les Molton Brown.

Celle qui prenait trop souvent la voiture pour aller à l’école, parce qu’aller à pied n’arrangeait pas son planning.

Je suis la femme que tu vas croiser dans la rue et qui ne te dira parfois pas bonjour, même si elle t’a reconnue. Pas parce qu’elle est hautaine, mais parce qu’elle se sens mal à l’aise, inexplicablement.

Celle qui se fiche (un peu) d’être en maillot de bain en vacances, mais qui se maudit quand elle a pris le risque de mettre un mini short pour aller au bord du lac alors qu’il fait 35 degrés, mais que forcément elle tombe sur quelqu’un qu’elle connaît.

Je suis la femme qui mange quand elle est stressée, quand elle est fatiguée, quand elle est triste. Et aussi quand elle est heureuse !

Je suis l’amie qui oublie parfois de prendre des nouvelles de la copine dont le papa ne va pas bien ou de celle qui a eu un accident. Celle qui voulait vraiment préparer quelques cookies faits maison à déposer discrètement dans la boîte aux lettres et qui finalement ne prend pas le temps.

Celle qui aimerait plus souvent aller manger ou boire un verre avec des amies, mais qui ne prend le temps que deux fois par an.

Je suis la petite-fille qui n’a pas pris de nouvelles d’une de ses grand-maman depuis deux mois ou qui a volontairement ignoré pour quelques heures l’appel d’une autre parce qu’elle n’a pas le courage de faire comme si tout allait super bien pour ne pas l’inquiéter.

Je suis la mère au foyer qui se demande si ce rôle est réellement fait pour elle, qui se dit parfois qu’il est trop lourd à porter, trop frustrant à vivre. Et je suis celle qui ne sait pas ce qu’elle ferait si elle reprenait le boulot. Ni quand ça sera, ni où, ni avec qui. Mais qui a plein d’idée sur comment dépenser le salaire qu’elle aurait.

Je suis la marraine qui ne s’est pas encore investie comme elle le voulait auprès de son filleul.

Je suis celle qui va se retrouver sans enfant tous les vendredis matins pendant presque 3h et qui se demande ce qu’elle va faire de ce temps, étourdie par cette nouveauté, se sentant presque coupable.

Celle qui se sent parfois seule, qui doute, qui se demande si elle aura les capacités.

Je suis la mère, la femme et l’amie dont les routines et les certitudes ont été profondément ébranlées le samedi 17 août 2019, quand sa fille de 5 ans a été hospitalisée à la fin d’une semaine cauchemardesque, pour des soucis d’angoisses extrêmes qui semblent nous être tombés dessus comme une bombe qu’on n’avait pas vue venir.

Je suis celle qui sait ce qu’elle aimerait changer, sur quoi elle devrait se concentrer, mais qui la plupart du temps peine à y arriver.

Je suis toutes ces phrases. Individuellement et dans leur globalité. Je ne suis ni parfaite, ni un robot, ni un modèle. Je suis une femme, une épouse, une maman, une amie, une tante, une marraine. Un être humain avec ses forces et ses faiblesses, ses qualités et ses défauts. Simplement.

Je partage ce texte avec vous non pas par courage, ni par manque de pudeur, ni par volonté de recevoir des commentaires agréables ou des likes. Mais parce que je sens dans les échanges que j’ai sur les réseaux sociaux que beaucoup de femmes ont besoin de lire ce genre de simples vérités. Ont besoin de savoir qu’elles ne sont pas seules. Que ce qu’elles voient ou imaginent d’une personne n’est pas forcément l’entier du tableau. Non pas que ceux qui ne montrent pas tout mentent. C’est le choix de chacun d’exposer ce qu’il souhaite, de manière transparente ou non.

Et moi, je crois que ça me fait du bien, ça donne encore plus de sens à ce que je vis, à mon cheminement, que de pouvoir en partager certaines bribes et espérant qu’elles puissent toucher d’autres personnes.

Prenez soin de vous.

 

 

 

L’écologisme et nous : Comment trouver de nouvelles routines sans devenir dingo

Dans la vie, on aime bien coller des étiquettes aux gens, les ranger dans des « catégories ». Instagram n’échappe pas à la règle. Je suis bon nombre de comptes estampillés « Montessori », « Zéro déchet » et autres. J’admire les personnes ayant réussi à totalement changer leurs habitudes et qui semblent ne jamais faire de faux pas. Mais il y a ça, des comptes qui pour moi sont des inspirations, des modèles… et la vraie vie. Tu sais, comme la super maison scandinave minimaliste où aucun être humain ne doit réellement vivre 😛 (ou en tous cas pas un être humain s’étant déjà reproduit).

Je vois ma page comme l’archétype du petit compte généraliste : je vous montre un peu de livres, un peu de produits ménagers, beaucoup de petites anecdotes d’un quotidien ordinaire, un peu de déco, un peu de gâteaux, un peu d’anniversaires. Rien de bien précis, juste ce que j’ai envie de montrer, au moment où j’ai envie de le montrer.

Mais un des thèmes pour lequel j’ai le plus de questions, c’est celui qui touche au fait maison et à l’écologisme (oui, en écrivant cet article, j’ai appris qu’on utilise souvent à tort le mot « écologie »). Le fait de faire des produits ménagers maison, de faire attention à la composition des produits de soin, d’essayer de limiter nos déchets.

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Dr Working Maman et Mrs Maman à la Maison

Pourquoi cet article ?

Des mamans qui restent à la maison, en 2019, ce n’est pas le modèle qu’on rencontre le plus souvent. Il y a les familles qui n’en ont tout simplement pas les moyens. Il y a les femmes qui ont commencé une belle carrière et ne se verraient la « gâcher » pour rien au monde, à qui cet équilibre est nécessaire. Et puis ce n’est pas vraiment dans l’air du temps, ça fait un peu rétro, un peu « années 60 ». Quand on me demande ce que « fais », je vois que  ma réponse suscite une certaine approbation chez les personnes, je dirais, de l’âge de mes grands-parents. Un retour aux sources. Un trait tiré entre notre vie et celle qui a été la leur. Chez les personnes de mon âge, voire de la génération de mes parents, je remarque souvent comme un temps d’arrêt. Une sorte d’hésitation. Un sentiment mêlé de surprise et de… je ne sais pas quoi, mais pas de l’admiration en tous cas 😉 .

Il y a quelques semaines mois (oups, le temps a filé), quand je réfléchissais aux sujets « de vie » que j’aimerais bien partager avec vous, celui-ci  m’a tout de suite paru très important. Parce qu’il est probable que ma situation ne soit pas isolée. Peut-être que d’autres mamans se posent des questions ou aimeraient juste savoir « ce que ça fait », ce changement radical de situation.

L’idée de cet article n’est pas de vous convaincre que notre choix – oui, je dis « notre », parce qu’il s’agit bel et bien d’un choix de famille, de couple – est le bon. Il est le bon pour  nous, en ce moment. Pour combien de temps, je n’en sais rien. Pour toujours ? Je ne pense pas (sinon ma santé mentale va être fortement compromise 😛 ). Cela reste quelque chose de très personnel et chacun doit pouvoir faire ses choix selon ses convictions et ses possibilités. Je partage donc avec vous ci-après mon histoire, avec mon ressenti et mon avis sur la question.

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8 vérités de parents qui font du bien

Le parent parfait

Je me considère comme une bonne maman. Pas la meilleure que je puisse être, mais j’y travaille – on ne parle pas d’être la meilleure tout court, parce que ça n’existe pas et que c’est un but dont la recherche fait obligatoirement plus de mal que de bien. Pourquoi je me considère comme une bonne mère ? Simplement parce que je me pose des questions. J’ai envie de faire mieux. Même si souvent j’échoue, comme tout le monde. On ne vit pas dans un monde aseptisé. Il y a trop de paramètres sur lesquels on ne peut pas influer pour toujours réussir à mettre en pratique la jolie petite image ou théorie qui est là, dans notre petite tête. Quoi ? Genre la FATIGUE, la vie au milieu des cris et des disputes, notre propre éducation, les jours où on a nos règles, notre génétique, la couleur de nos chaussettes ou encore la position de Mercure par rapport à l’axe de rotation de Mars. Ou des trucs du genre.

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Check tes boobs… et ton arbre généalogique !

Octobre rose, just in time

Mois d’octobre oblige, vous avez vu partout poindre des articles sur le cancer du sein, l’importance de l’auto-examen, du dépistage précoce, etc. Et tant mieux ! On peut ne pas être fan des « journée de » et autres « mois de », mais ils ont le mérite d’attirer l’attention des gens sur certains thèmes cruciaux, même si on est d’accord que c’est toute l’année qu’on devrait avoir ça en tête et pas l’espace d’un jour ou d’un mois. Allez, pour le fun, on remet quand même une dernière couche avec l’auto-examen :

Et plus de détails (le texte et tout ça tout ça) ici.

On est le 23, je suis donc encore juste juste dans les temps niveau calendrier 😉

Ici je souhaite vous parler du dépistage génétique, pour le cas où, comme moi il y a 3 ans, vous penseriez que c’est réservé à Angelina Jolie ! Et donc par la même occasion de mon expérience en la matière, puisque oui, je l’ai fait, même sans être Angelina !

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De ma Maman, à toutes les mamans

De ma Maman, à toutes les mamans

Le point de départ

Je vous l’ai écrit sur Instagram en début de semaine, ces derniers jours de septembre sont un peu spéciaux pour ma famille, car le 28 septembre – jour où je publie cet article – marque le jour du décès de ma Maman. Partie bien trop tôt, un lundi matin de 1998. La faute au cancer du sein. D’ailleurs, je vous en reparlerai, de ce cancer parfois héréditaire, car une personne avertie en vaut deux. Ou mille.

1998 – 2018. Vingt ans donc. J’ai vécu maintenant un bon bout de plus que la moitié de ma vie sans elle. Evidemment que je ne pense pas à elle qu’à la date de son décès ou dans les jours qui précèdent. Je ne pense pas non plus à elle chaque jour qui passe et je suis sûre qu’elle ne m’en voudrait pas. Mais cette période de l’année est malgré tout propice à plus de pensées, de réflexions, de souvenirs.

Vingt ans après, je n’ai pas de difficultés à en parler. Cette épreuve fait partie de mon histoire et a façonné la personne que je suis aujourd’hui, même si je m’en serais bien passé. Il est certain que je préfèrerais l’avoir à mes côtés, pouvoir l’appeler quand je ne sais pas faire quelque chose ou que mes enfants me tapent trop sur les nerfs 😉 Mais la vie est ainsi faite et mieux vaut regarder vers l’avant en chérissant les bons souvenirs, que regarder vers l’arrière et ressasser l’éternelle nostalgie de ce que la vie aurait pu être avec elle.

Mais le but de cet article n’est pas de vous parler de ça 😉 J’ai eu envie d’écrire sur un thème particulier (oui, oui, je te promets, on va y arriver !) justement parce qu’à l’approche de ce jour, je repense souvent à qui elle était, à ses derniers jours, à ses sacrifices pour nous.

L’abnégation des parents et des mamans en particulier

La définition de l’abnégation selon le Larousse est :

Sacrifice total au bénéfice d’autrui de ce qui est pour soi essentiel.

Il est une vérité assez universelle je pense – que nos parents soient encore là aujourd’hui ou pas – c’est que nous ne nous rendons compte de tout ce que nos parents ont fait pour nous qu’une fois que nous devenons nous-même parents. Alors seulement, nous prenons conscience de l’ampleur de la tâche, des trésors de patience et des nombreux sacrifices qu’ils ont faits pour nous.

Parce que je l’ai relu plusieurs fois déjà depuis le jour de l’enterrement, je connais bien l’éloge funèbre (désolée pour ce nom vraiment déprimant, mais je n’en ai pas trouvé d’autre qui soit correct, même si « hommage » serait probablement plus pertinent) écrit par son cousin pour ma Maman. C’est en particulier le passage suivant qui m’inspire ce billet d’humeur :

Tu n’aimais pas qu’on sache, tu ne voulais pas qu’on parle de toi; en arrivant à l’hôpital dimanche, tu t’es encore adressée au personnel en t’excusant de déranger. Tu détestais que l’on s’apitoie sur ton sort, tu as été cruelle avec toi-même pour ne pas l’être avec tes proches, tu ne voulais en aucun cas coûter quelque chose aux autres.

Je pense que cette phrase résume assez bien la façon dont elle a vécu sa maladie. Je devrais plutôt dire la façon dont elle s’est imposé de vivre sa maladie.

J’avais 14-15 ans, mes souvenirs sont pourtant flous, mais je me rappelle exactement de ma Maman comme ça. Une personne altruiste, qui voulait toujours bien faire pour les autres et pour ses enfants en particulier. Qui s’était probablement juré de tout faire pour que sa maladie ne change rien pour nous, que tout soit « comme avant ». A tel point que dans la voiture, en montant à l’hôpital avec mon papa après qu’elle y a été transférée en ambulance le matin même, je lui demandais – et je me rappelle de l’endroit exact du trajet où nous étions quand j’ai posé cette question – quand elle pourrait rentrer à la maison. Elle est décédée le lendemain, moins de 24 heures après son hospitalisation.

Il est temps de se poser les bonnes questions

Maintenant que je suis maman, je peux comprendre ce choix. Vouloir le meilleur pour ses enfants. Vouloir leur épargner la peine, les difficultés, les contrariétés. Je peux le comprendre et j’aurais probablement tendance à faire le même.

Mais j’espère que cela ne sera pas le cas. En tous cas pas tout le temps, dans toutes les situations. Et surtout pas dans la maladie.

Je suis presque sûre que toi, la maman là derrière ton écran, tu te reconnais un peu dans ce choix. Toi aussi tu t’oublies trop souvent, tu fais passer les autres et surtout tes enfants avant toi. Tu te dis que bon allez, c’est pas grave, tu prendras ce petit temps à toi la semaine prochaine, tu replanifieras cette sortie annulée plus tard. Promis, promis, la semaine prochaine / le mois prochain / l’année prochaine, tu prendras plus de temps pour toi, tu penseras à toi, tu te reprendras en main pour (re)devenir celle que tu es vraiment, cachée sous les cernes, les to do lists et la charge mentale.

On se dit qu’on a le temps. Les premières années passent tellement vite. Parce que les premières années sont très importantes, hein. Et puis en fait, à bien y penser, il y a aussi les années d’école, l’adolescence… tant de moments où ils auront encore tellement besoin de nous, bien qu’on ne changera plus de couches et qu’on ne leur donnera plus de biberons, ni de petits légumes trop cuits à la cuillère. Alors c’est quand qu’on le prend, ce temps pour soi ?

Et si c’était maintenant ? On ne parle pas forcément d’un week-end entier au spa avec des copines dès le départ. C’est comme les régimes, rien ne sert de commencer en se fixant de ne manger que de la salade, au risque d’échouer, découragée, après 2 jours. Evidemment que tout ça prend encore plus de sens – et d’urgence – quand on est une maman malade. Mais ce que j’aimerais instiller comme réflexion ici, c’est l’idée que cette abnégation, bien qu’elle soit louable, n’est pas toujours aussi bénéfique qu’on peut le croire.

A quoi bon épargner des tâches, des demandes, des contrariétés à nos enfants si c’est pour qu’ils vivent avec une maman certes ultra dévouée, mais qui se perd un peu ? Une maman qui au fur et à mesure des années, gardera peut-être du ressentiment contre cette situation qu’elle a bien voulue, mais… il y aura peut-être un « mais » qui sera prononcé un jour.

Le but de ce texte est de partager ce souvenir, de faire de ce sentiment – celui que, si elle avait fait un peu plus attention à elle, concentré plus son énergie à sa bataille contre le cancer qu’à nous protéger dans notre petit cocon douillet, l’issue aurait peut-être été différente – la base d’une réflexion qui puisse être utile et encourager ne serait-ce qu’une personne à prendre un peu de temps pour elle, loin de ces sacrifices et de cet investissement tellement important, mais terriblement prenant également. La finalité pour moi n’est pas de répondre à une question impossible, ni de refaire l’histoire ou de me faire – ou à mes proches – des reproches. La réalité est telle qu’elle est et rien ne sert de fabuler sur des scenarios théoriques.

L’important c’est la réflexion. Les petites graines semées. Que toi, lectrice, peut-être en lisant ce petit (euh désolée, pas si petit) texte sans prétention, tu te dises « mais oui, j’en ai besoin de ce petit temps pour moi ».

Et commencer modestement. Une petite balade au soleil après que le papa soit rentré et juste avant le dîner (et tant pis si le dîner c’est livraison de pizza !). Lire un petit moment un livre qui nous fait envie depuis longtemps. Aller manger avec une amie. Et finalement, partir en week-end entre copines, c’est aussi une possibilité 😉

Prenez soin de vous, vous en avez besoin, mais vous enfants (et tous vos proches) aussi, d’une certaine façon !